Claudel par lui-même

Magnifique ouverture fluviale, la grande Route de la France vers la mer. Tours. Hôtel du Faisan. Vieilles maisons en décrépitude retenant avec peine leurs écailles sur leur chair putréfiée et vermoulue. En tortillard jusqu’au Mans. Cathédrale du Mans. J’étais loin de m’attendre à cette chose superbe. Taillée dans un pur froment de lumière, dans un rayon
angélique que par endroits un rose délicat vient colorer (comme la Certosa de Pavie). Étonnante alliance de l’arceau largement ouvert et de l’étroite ogive à lancettes d’une énergie et d’un élan extraordinaires. Au-dessus du cœur (sic) rencontre et alliance prodigieuse de toutes les courbes entrecroisées dans le plus riche des lacs géométriques. Coup de génie de cette grande ogive aiguë qui ouvre le chœur. Et les hautes colonnes du chœur, aussi belles qu’à Strasbourg, fleurissant très haut et se terminant par des nervures multipliées, ascension accrue par les espaces étroits qu’elles laissent entre elles. Montant comme un grand jet de force cylindrique. Sans aucune représentation sculpturale, Read the rest of this entry »